Sortie à l’ile de Groix, septembre 2017
Nous avons accueilli en septembre un club minéralogique ami, et en avons profité pour faire une sortie à l’ile de Groix, accompagnés par un géologue.
Souvenir d’une belle journée !
Quelques informations, pour les curieux, sur la géologie de l’île de Groix/pointe des Chats
Lors des sorties à Groix, avec les étudiants, les géologues, les amateurs intéressés, les enfants, on se dirige tôt ou tard vers la Pointe des Chats, au sud-est de cette île de 15 km2.
En chemin, on voit des curiosités : une plage avec des grenats et de la magnétite (les Sables Rouges), une magnifique plage convexe, qui a la bougeotte – elle oscille de 5 à 10 m par an (les Grands Sables) et le dolmen de Penn Er Vro qui n’est pas en granite (devinez pourquoi ?).
Pourtant, pas un chat au niveau de la pointe. La dénomination des Chats proviendrait d’une déformation du mot « raz », endroit où le courant est d’une violence inouïe… demandez aux voileux qui connaissent l’endroit …car en langue bretonne, la prononciation de « les chats », ressemble à celle de « les raz » … mais revenons à la géologie.
Un conseil : si vous allez à la pointe des Chats, préférez la marée basse, un grand coefficient est un plus.
On y trouve, parait-il, une vingtaine de minéraux différents. Les plus emblématiques sont le glaucophane en aiguilles dont la couleur varie du bleu foncé au bleu lavande, l’épidote en plages de cristaux aciculaires vert pistache (clinozoïsite et pistacite !), les grenats bordeaux, les beaux quadrilatères blanchâtres de lawsonite transformée et pour les chanceux des auréoles de jadéite vert vif ou des belles lamelles tabulaires noires et brillantes de clinochlore.
Enfin, pour les amateurs de grenat, ceux de Groix sont un mélange de grossulaire, pyrope, spessartine et almandin donc difficile de leur donner un nom.
On comprend que cet endroit – la pointe des Chats – soit devenu réserve minéralogique (Réserve François Le Bail). Que font ces minéraux ensemble sur une zone réduite ?
La première réponse est la suivante : si un minéral se trouve dans une roche c’est qu’il y est stable.
La deuxième réponse provient de nombreuses études géologiques, toujours en cours : l’île de Groix serait un morceau de croûte océanique plongeante qui a subit une exhumation (on ne sait pas exactement pourquoi), c’est-à-dire une remontée de 1 millimètre par an entre -360 Ma et -320 Ma, soit une distance de 40 kms. Une des pistes explorées est liée à l’érosion.
La croûte océanique est analogue à une tartine pain-beurre-confiture. Le pain c’est du basalte, le beurre les dépôts de boues argileuses (sédiments) et la confiture les boues siliceuses provenant de micro-organismes planctoniques, les radiolaires. Lorsque cette croûte océanique lourde plonge sous une croûte continentale dite légère (pour un géologue !), il y a échauffement sous l’effet de la pression et de la température : le pain devient un schiste vert ou bleu, le beurre des micaschistes à grenat et la confiture des métacherts.
Toutes ces roches – et les minéraux qui vont avec – se retrouvent donc à Groix à la pointe de Chats. En termes techniques, la plaque océanique qui plonge c’est la subduction, les roches qui se transforment c’est le métamorphisme.
C’était la géologie de Groix-Pointe des Chats en un clin d’œil !!! Pour ceux qui veulent en savoir plus, des pancartes d’information ont été installées à la pointe des Chats.